N'envahis pas mon espace!

Selon l'endroit où vous avez été élevé, vous ne tolèrerez pas qu'un interlocuteur s'approche de votre visage à moins de 50 cm. En deça de cette distance vous vous sentirez agressé par cette personne qui n'est pas un intime (et ne fait donc pas partie de votre cercle, de ces gens qui peuvent venir compter vos comédons et pustules, le nez sur votre visage). C'est comme si chacun vivait entouré de sa bulle, son "Lebensraum" - espace vital à ne pas envahir sans s'exposer à des réactions épidermiques incontrôlables.
N'avez-vous jamais eu l'impression quand quelqu'un que vous ne connaissez pas vient vous parler en se collant à vous (genre avec son nez à 20 cm de votre regard consterné) que vous devez absolument soit le frapper, soit bondir en arrière?
Voyagez un peu et vous verrez que dans certains pays (en Inde par exemple) cette distance à respecter entre deux personnes s'adressant la parole est beaucoup beaucoup plus petite (parfois l'on se colle à 15 cm de vous). C'est l'une des causes de malaise des touristes dans ces pays (au-delà de l'odeur etc.). C'est CUL-TU-REL... ne vous offusquez pas!

Acceptez quelqu'un dans cet espace "de haute sécurité", c'est faire fi de ce réflexe conditionné, qui serait de le préserver de toute invasion. Et cette pénétration de votre espace "aérien" se produit bien avant le contact tactil, presque sans que l'on s'en rende compte. Pénétration d'un site de haute sécurité sans « Ausweis »? On ne se rend pas compte de ces grandes faveurs qui nous sont parfois offertes. Pensez tout à l'heure à ces gens qui peuvent marcher avec vous "côte à côte" et dont vous ne vous écartez pas brusquement si vos manteaux se sont effleurés, ces personnes qui sont autorisées à vous adresser la parole les yeux dans les yeux, nez presque collé au vôtre... Elles ne doivent pas être si nombreuses.

Au-delà de cette limite, après avoir pénétré ce secteur de haute sécurité, certains sont admis à aller plus avant: ce sont les confesseurs, les "âmes frères"... et on en parlera un autre jour, car là on pénètre un domaine limité à un public on ne peut plus restreint... et je n'aborde pas la pénétration de la psyché avant mon troisième café. Mais ceux-là... je vais continuer à les choyer pour préserver leur délicatesse (bonjour les doubles et triples sens; tu es en forme, Tonton).

Bon café!