A quand le retour de l'étoile?

Le plus haut représentant de l’Eglise belge, l’archevêque André-Joseph Léonard, n’a pas son pareil pour blesser, heurter, stigmatiser de manière récurrente différentes catégories de la population en se servant de clichés dignes d'un autre régime.

Après avoir débité des énormités comme le lien entre le sida et la justice immanente, avoir participé à une manifestation contre l'avortement ("pour la vie" disent-ils) niant le droit de la femme à disposer de son corps, et j'en passe, sa dernière "sortie" visant les divorcés qui feraient bien de ne pas donner le cours de religion ou encore de diriger une école catholique (sans tenir compte le moins du monde de la réglementation légale en vigueur) ne devrait pas étonner...

Une voix parmi d'autres qui n'a pas de quoi inquiéter? Que nenni! Ce personnage dispose d'une "autorité morale", c'est-à-dire que sans rien avoir prouvé, de par sa fonction, il est écouté et ce qu'il dit est rendu crédible par la robe qu'il porte.

Après les femmes qui souhaitent disposer de leur corps, après les gays qui désirent vivre leur sexualité, c'est au tour des enseignants à la moralité qu'il juge douteuse d'être soumis à la vindicte populaire. Car ne nous leurrons pas : certains crétins n'attendent que l'aval de telles autorités "morales" pour partir dans leurs croisades particulières contre les diverses "minorités". A qui le tour? Après les gays, va-t-on valider les tabassages de divorcés? Après une enseignante lesbienne, va-t-on à Bruxelles agresser et forcer à la démission d'autres catégories de "déviants"?

Et là je me souviens de ce poème attribué au Pasteur allemand Martin Niemöller :

"Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes
Je me suis tu, je n’étais pas communiste.

Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes

Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.

Lorsqu’ils sont venus chercher les sociaux-démocrates

Je me suis tu, je n’étais pas social-démocrate.

Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs

Je me suis tu, je n’étais pas juif.

Puis ils sont venus me chercher

Et il ne restait plus personne pour protester."