Violence

Une rue bruxelloise, un petit matin sombre de février... et moi qui me hâte d'aller mettre le café en route au bureau à 6h30 du matin... scène habituelle...

Seulement, ce matin-là j'ai croisé un drôle de spécimen sur ma route... A moitié endormi, marchant sur "pilote-automatique", je me fais aborder (et surprendre) par un mec surexcité qui me lance : "Je te déteste!" en criant très fort, ce qui a pour effet de me réveiller définitivement.
M'enfin... je ne le connais pas, lui.... je regarde à nouveau la bête... non, vraiment pas (même pas en rêve)! Et le voilà qui poursuit son chemin et apostrophe les autres rares piétons de la même façon... et hurle avant de tourner le coin un "Je vous déteste tous" sonore...

Ce sont des petites scènes banales dans les grandes villes. Mais comme nous n'évoluons pas aussi vite que notre société, le petit animal que nous sommes a encore du mal à subir de telles agressions au quotidien, et cela m'a perturbé tout le temps de préparer le café du bureau.

Qu'a-t-il voulu obtenir en agressant des inconnus de cette manière? Se défouler, certes... il ne sentait pas l'alcool, il ne délirait pas spécialement... Cette violence (verbale, heureusement) marquait-elle son intention de prise de pouvoir sur l'autre, comme disent les psy? Si ce n'est pas une perte de contrôle (ce l'est rarement ou alors on l'interne ou on l'assomme chimiquement), au contraire. En gueulant, on teste son emprise sur les gens et le monde qui nous entoure.... on ne convainc pas davantage, mais on espère diminuer les défenses de l'adversaire, voire le paralyser... comme un grand singe qui tape sur sa poitrine en hurlant pour impressionner ses rivaux...

Ce matin-là, je n'ai pas été traumatisé, mais il ne faudrait pas que cela se répète trop souvent... j'aime mes réveils en douceur au bureau et le premier qui gueule chez moi, il sort avec un coup de pied au cul (voire mon poing dans la gueule)!

Bonne journée!